Ton calendrier 2012 ? Mon programme devrait être le suivant : 25 mars, Verticausse, 12 mai, Transvulcania, 19 mai Zegama, 27 mai, trail du Colorado, 4 juillet, 4 trails Germany, 15 juillet, Ice Trail Tarentaise, 28 juillet, SpeedGoat, 18 août, Leadville 100 miles, 6 octobre, Cavals Del Vent et 28 octobre Templiers.
Tes données physiologiques ? 1,79 m, 67 kg, FCB / FCM : 40 / 187, VO2 max : 73. Ton entraînement, fréquence, contenu, motivation ? Je m’entraîne tous les jours en jonglant avec mes contraintes familiales (marié, deux enfants en bas âge) et professionnelles. Mais cette année, j’ai fini ma maison et je vais avoir plus de temps pour mieux me préparer et pouvoir partir en montagne. Je privilégie en semaine plutôt des sorties type qualitatif et plus volumineuses et montagneuses le week-end. Rien ne remplace les sorties spécifiques. J’ai appris au cours de ma formation professionnelle que tout système neuro-musculaire se renforce uniquement dans des domaines qu’il a l’habitude de faire fonctionner, type de sollicitations et mode d’exercice. En d’autres termes pour être bon en montagne, il faut faire des kilomètres en milieu montagneux ! J’aime m’entraîner seul mais aussi pouvoir partager les longues sorties avec des copains. J’échange énormément et depuis l’an passé, je me suis rapproché de personnes plus compétentes que moi dans la planification. De plus cela me permet d’avoir en quelque sorte des gardes fous pour éviter les blessures. Je reste motivé en me fixant des objectifs et en construisant autour de moi un cadre familial qui m’épaule, me soutient et me motive quand il y a des baisses de moral. Ta diététique ? Même si cela reste une des composantes de la réussite, il est illusoire de croire qu’il existe une diététique miracle qui changera un âne en cheval de course. Je suis un peu adepte du principe de la chrono-nutrition pour ce qui est de mon alimentation hors course. C’est un concept que je trouve intéressant et qui repose sur des bases physiologiques simples et objectivables. En mode course, j’adopte des règles plus ou moins simples à savoir en gros 500 ml d’eau par heure en moyenne et 1g de glucide par heure et par kg. En ultra, je pars en plus avec une « part d’improvisation » et d’envie culinaire. Tes raisons de choix Salomon, et rapport avec le matériel utilisé ? Salomon est pour moi la marque technique montagne par excellence. C’est une marque innovante qui depuis toujours donne le ton à la discipline. Mon produit préféré est le skin Bag. Il regroupe tout le savoir faire Salomon. Innovations, légèreté, il est calqué sur les besoins du trailer. Le matériel le plus important est pour moi la chaussure XT Wings S-LAB. J’ai couru mes premiers trails avec une bonne vieille paire de XA Pro 3D. Quand la Wings fut créée, c’était pour moi une véritable évolution et c’est à ce moment là que le trail running a pris un virage sans précédent. Ma priorité dans le matériel reste la technicité. En milieu hostile tel que peut l’être la montagne, rien ne remplacera un produit bien conçu. Pouvoir bénéficier du programme S-LAB est une grande chance. C’est l’assurance de se présenter sur une ligne de départ avec l’ensemble des produits sur mesure et conçu à 100% pour les besoins spécifiques de sa course. Ton regard sur l’essor du trail, son organisation ? L’essor des trails est la suite sportive logique d’une tendance sociale à un retour vers la nature et à une prise de conscience sur l’environnement. Il y a, à l’heure actuelle, beaucoup trop de courses en France. Je pense que l’on va arriver à une auto régulation dans les prochaines années. Malheureusement, il est clair que toutes les petites courses qui survivaient jusque-là disparaîtront et les plus importantes le deviendront encore plus. Je pense que vont se développer les courses avec une identité forte et un petit plus qui les dénote par rapport aux autres : le parcours, ou le plateau de coureurs, l’organisation, ou d’autres critères. L’organisation du trail doit évoluer. Tous les acteurs du trail y gagneraient en lisibilité et crédibilité par rapport aux autres disciplines. Le trail représente à l’heure actuelle, un fort attrait. L’originalité de cette discipline est le fait qu’elle joue sur plusieurs tableaux. Et c’est cette complémentarité qui fait que cette discipline est en plein essor. Il est donc illusoire de croire qu’une fédération quelconque puisse régenter le trail sous prétexte qu’elle a une légitimité dans une des facettes. Le trail running discipline olympique ? Je n’aimerais pas du tout. Je viens du triathlon. J’ai vu ce qu’a engendré le fait que cette discipline devienne olympique, en créant une pratique à deux vitesses, en scindant l’élite de la masse et en aseptisant au maximum les épreuves. Je pense que pour devenir discipline olympique, le trail perdrait toute originalité et son essence même. Les primes de courses, la professionnalisation ? A ce jour, une victoire sur une épreuve majeure en trail nécessite des concessions professionnelles et familiales. Il est donc normal et tout à fait compréhensible que les meilleurs puissent s’y retrouver. J’ai la chance de pouvoir aller faire des courses à l’étranger et par conséquent me rendre compte que les Français ont un réel tabou avec l’argent… Tes conseils à un trailer, message à faire passer ? Mettre le trail au service de sa vie et non l’inverse, comme j’ai de plus en plus tendance à le voir autour de moi et dans ma pratique professionnelle. Ton temps libre, loisir, autres passions ? J’accorde du temps à mes filles, ma famille et à mes amis. Je m’occupe de ma maison et des milliards de petits trucs que je n’ai pas le temps de faire. J’ai aussi une petite tendance à la geek attitude avec un brin d’apple addict. Quand j’ai le temps, j’aime aussi bricoler chez moi. Il m’arrive souvent de courir avec de la musique. Un Ipod, une playlist radio FG et c’est parti pour quelques heures ! Les champions que tu admires ? Je n’ai pas vraiment de modèle à proprement parler. J’aime m’inspirer de tendances, ou du savoir faire de certains. Maintenant, il est clair qu’un coureur comme Kilian peut être pour moi une grande source d’inspiration dans le domaine du trail. Mais je l’admire surtout dans sa polyvalence, sa capacité à gérer la pression et dans son approche hyper pro de la discipline. Tous sports confondus Roger Federer m’impressionne. C’est la classe. Je l'aime beaucoup dans son approche mentale. Pour lui le tennis est un terrain de recherche permanent, et c'est pour ça qu'il est au sommet depuis si longtemps. Les années passent et il reste le meilleur, c’est pour moi la marque des grands. Et si tu étais une montagne et chemin ? Je serais la butte de mon jardin et la dernière ligne droite d’une course aboutie avec mes filles de chaque côté. Autres partenaires en dehors de Salomon ? J’ai un partenaire nutrition qui me suit depuis maintenant 4 ans : Scientec Nutrition et un partenaire technique Ezy Shoes, adaptation de système anti dérapant sur neige et glace. Texte et photos Robert Goin